
Germain

Rodolphe, Roi de Bourgogne, alors suzerain de la Savoie, avait souhaité vivement cette fondation en vue de répondre aux désirs de sa pieuse et chère épouse Ermengarde.
En 1018, Germain et ses compagnons bâtirent donc à Talloires, près du lac, un prieuré qu’ils complétèrent d’une église dans le style roman de l’époque. Ce prieuré fut promu, en 1674, au rang d’abbaye. Germain fut non seulement un bâtisseur, mais également un moine modèle et un prieur exemplaire. Une fois créé, le prieuré de Talloires, Germain entreprit un pèlerinage en Terre Sainte, fort périlleux et méritoire. À son retour, approchant de la cinquantaine et étant un homme sage, il fut désireux d’aller au-delà de la règle de Saint Benoit et de la vie en communauté. Il choisit donc de se rapprocher encore plus de Dieu, et de se retirer en ermite. Germain vint alors s’ins taller dans un creux dominant l’abîme, à flanc de falaise. Il y pratiqua le jeûne et la prière. L’histoire raconte qu’aussi longtemps qu’il le put, Germain descendait chaque matin par des chemins de brebis au monastère au bord du lac pour s’associer - dès l’aube et jusqu’au soir- à la vie religieuse de ses frères. Puis, à la nuit tombée, il remontait jusqu’à la grotte où il continuait à prier, humble et solitaire, pour être toujours plus proche de Dieu.
La légende prétend qu’à force de prières, Germain aurait laissé la trace de ses genoux creusée dans la roche. Peu à peu, l’âge lui rendit le parcours de plus en plus difficile Quand il lui devint impossible d’effectuer ses périlleux trajets, Germain ne quitta plus sa grotte. Ses frères moines lui aménagèrent une petite cellule et un oratoire afin de pouvoir célébrer la messe. A 96 ans, après avoir vécu 40 ans dans cette grotte Germain rend son dernier souffle à son Créateur. Il fut enterré sous son oratoire, qui devint rapidement un lieu de culte et de recueillement. Les reliques seront cachées durant la révolution et la chapelle tombe en ruines. Les reliques du saint sont retrouvées en 1830 et une nouvelle chapelle est édifiée. Celle-ci est consacrée en 1838, l'évêque d'Annecy, Pierre-Joseph Rey. Son culte est confirmé en 1886.

Ce transfert se fit devant un peuple nombreux et donna lieu à une cérémonie grandiose le 28 octobre 1621. Après la cérémonie, l’évêque se rendit à l’Ermitage. Encore tout rempli d’émotions qu’il venait de vivre, il vanta le charme et la sainteté de ces lieux. Il dévoila son désir de terminer ses jours dans cette terre de solitude.
"Vraiment, dit-il, j’habiterai cet Ermitage parce que je l’ai choisi. Si Notre Seigneur l’a pour agréable, je laisserai à notre frère et coadjuteur le poids du jour et de la chaleur et pendant ce temps-là, avec ma plume et mon chapelet, je servirai Dieu et son Eglise."
A la Révolution Française, les reliques de Saint Germain furent cachées tandis que la chapelle était détruite. Une église nouvelle fut construite quelques années plus tard, et devint paroissiale en 1835. Rénovée en ...... l’église garde les reliques de Saint Germain dans la chapelle gauche où beaucoup de monde continue de venir prier.
Sur le mur extérieur, à droite de la porte d’entrée de l’Eglise une inscription rappelle combien Saint François de Sales a aimé ce lieu. Il n’eut pas le temps, malheureusement, de concrétiser son désir de se retirer en ces lieux qu’il affectionnait particulièrement : il décédait en 1622.
